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  • Photo du rédacteurVéronique Henaff

Le temps des « conversations courageuses ».



Auto-censure, prises de positions attendues et convenues, postures rigidifiées dans un pseudo confort relationnel, inhibitions liées à une peur viscérale du conflit, présentéisme davantage que présence active … autant de comportements, courants, observables au sein de nombreuses équipes.


Ces comportements ne sont que les symptômes d’un équilibre relationnel, insatisfaisant certes, mais qui permet une façon d’être ensemble et de collaborer. Cela ne dit rien des membres de l’équipe, de leurs compétences et de leurs aptitudes au dialogue mais témoigne d’une performance collective au mieux à revigorer, parfois carrément en berne.


Coach d’équipe depuis près de 15 ans, j’ai accompagné de nombreux collectifs sur la voie périlleuse et enthousiasmante de ce qu’il convient d’appeler aujourd’hui « des conversations courageuses ». Je suis toujours très émue lorsque l’un après l’autre ou plutôt, les uns avec les autres, les membres d’une même équipe s’engagent sur ce chemin. Pas à pas, par petites avancées d’abord, de façons fulgurantes et inattendues parfois, l’audace d’un téméraire venant soutenir ses courageux collègues, les langues se délient, les corps s’apaisent et les égos baissent la garde pour, qu’enfin, les mots et les émotions se disent.

Les personnes apprennent à montrer leur vulnérabilité, leurs contradictions, leurs nuances, elles apprennent partager leurs opinions et ce sur quoi elles s’appuient, à écouter celles des autres et s’influencer ainsi mutuellement, à exprimer et entendre des messages confrontant. Les bénéfices « opérationnels » de ces apprentissages sont rapides : mieux appréhender la complexité des situations, multiplier les hypothèses et les champs d’actions potentiels et prendre de meilleures décisions.


Mais, les effets ne s’arrêtent pas là car s’ouvrir à des conversations ouvertes et authentiques, régulièrement, est une expérience de transformation collective qui installe, de manière subtile et pérenne, davantage de confiance et de solidarité et agit en profondeur sur la culture d’entreprise.


L’accompagnement par un tiers professionnel, s’avère souvent inévitable lorsque la situation dure depuis un moment et dans tous les cas, un gain de temps inestimable. Les outils du coach d’équipe sont nombreux pour guider et soutenir ce travail, c’est cependant avant tout, par sa solidité personnelle, la confiance qu’il inspire, sa posture, sécurisante et contenante, que les membres d’un collectif peuvent nouer une alliance et suivre individuellement et collectivement cette proposition.


Nous vivons une période de décristallisation qu’il faut enrichir et animer. Notre expérience de ces quelques semaines inédites, ce qui s’est passé dans l’entreprise à la fois de formidablement positif et d’inattendu ou peut être de troublant et d’inquiétant, nos réflexions personnelles sur le sens de nos vies professionnelles et personnelles, les questionnements sur l’avenir et les business à réinventer ont créé des brèches ou fissuré des équilibres installés… Pour les équipes de direction, la période est chargée : organiser la reprise, s’adapter aux nouvelles normes, intégrer le télétravail comme nouvelle donne, relancer l’activité…. Des plans d’actions certes et beaucoup à faire mais le temps est venu, aussi, des conversations courageuses.


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